Alone (Gudu)
Synopsis
Niché à flanc de montagne dans la province chinoise du Yunnan se trouve un village pauvre aux maisons d’argile et aux rues boueuses peuplées d’animaux et de brume glacée. Wang Bing y suit la vie quotidienne de trois sœurs âgées de dix, six et quatre ans. Leur mère est partie il y a plusieurs années et leur père travaille dans une ville voisine. Sous le regard à moitié vigilant d’une tante et d’un grand-père, les filles travaillent la terre, se chamaillent entre elles et vont parfois à l’école. Cette version condensée de Three Sisters (2012) se concentre sur la décision du père d’emmener ses deux plus jeunes filles avec lui à la ville. Restée seule au village, l’aînée endure ce changement dramatique avec résignation. Bien qu’il ne dissimule la dureté et le caractère désespéré de la situation, le film n’adopte jamais un ton cynique et évolue en empathie, à hauteur d’enfant.
Image
- Wenhai Huang
- Wang Bing
- Peifeng Li
Son
- Antoine Fournier
Production
- Album Productions
- Hui Mao
Séances
Wang Bing
WANG Bing est né en 1967 à Xi’an. Il a étudié la photographie aux Beaux-Arts de Shenyang, la ville industrielle que, des années plus tard, il filme dans À l’Ouest des rails. Après les Beaux-Arts, il est admis à l’Académie de cinéma ; il découvre les films d’Antonioni, Bergman, Pasolini, et voue une admiration particulière à Andreï Tarkovski. Au cours des années 1990, il gagne sa vie en tant que cadreur, assistant, cameraman. Le système du cinéma et de la télévision ne lui convient pas. Il se rend compte qu’il ne peut pas y évoluer. Il décide d’en sortir et de produire ses propres films.
En 2002, il réalise À l’Ouest des rails, documentaire de neuf heures consacré à la fin d’une immense zone industrielle en Chine. Une première version de cinq heures est montrée au festival de Berlin en 2003.
La version définitive, en trois parties, est projetée au festival de Rotterdam et distribuée en France en 2004. Ce film est aujourd’hui considéré comme un chef-d’oeuvre, emblématique de l’avènement du numérique. Il ne cesse ensuite de travailler de la même façon, clandestinement et en s’attachant à des sujets pour le moins difficiles : la répression « anti-droitière » (Fengming, Chronique d’une femme chinoise et Le Fossé), l’extrême pauvreté (L’Homme sans nom et Les Trois soeurs du Yunnan), la vie au sein d’un hôpital psychiatrique (À la folie).
En avril et mai 2014, le Centre Pompidou lui consacre une ambitieuse exposition. Le dispositif, fruit d’une collaboration entre le Centre et l’artiste, rend compte de la polyphonie du travail de Wang Bing : rétrospective intégrale en salles de cinéma, présentation de films inédits sous forme d’installation et, pour la première fois, exposition de son travail photographique.
En 2017, il remporte le Léopard d’or du festival de Locarno pour Madame Fang. Les Âmes mortes est présenté hors compétition au Festival de Cannes 2018.
En 2021, le BAL lui consacre une nouvelle exposition, L’oeil qui marche, et la Cinémathèque française une rétrospective.
En 2023, le Festival de Cannes présente deux nouveaux films du cinéaste en sélection officielle : Jeunesse (Le Printemps) en compétition, et Man in Black en séance spéciale.
Filmographie
- Man in Black 2023
- Jeunesse (Le printemps) 2023
- Beauty Lives in Freedom 2018