Neil Boyle et Kirk Hendry, réalisateurs du film d’animation Le Royaume de Kensuké, expliquent comment ils ont abordé la transposition à l’écran du roman de Michael Morpurgo et le message qu’ils veulent faire passer.
LUXFILMFEST Dans quelle mesure le scénario de Frank Cottrel-Boyce est-il fidèle au roman de Michael Morpurgo, et à quel point était-il important d’avoir un auteur de son calibre à bord ?
NEIL BOYLE Il était important pour nous de rester très proches de l’esprit du roman. Frank est extrêmement doué pour peaufiner une histoire afin d’en extraire l’essentiel. Nous lui avons suggéré de supprimer une partie des dialogues, de sorte que Kensuké et Michael soient réellement séparés par le fait qu’ils ne parlent pas la même langue et qu’ils doivent trouver d’autres moyens de communiquer. Pour nous assurer que nous ne nous éloignions pas des thèmes centraux, nous sommes restés en contact avec Michael tout au long de notre progression. Travailler avec ces deux merveilleux écrivains a été une immense satisfaction et l’un des moments les plus forts de la création du film. .
LFF Le film contient un message environnemental clair. Qu’espérez-vous que le public retienne du Royaume de Kensuké ?
N-B. Avant tout, Kirk et moi voulions nous assurer que le film soit aussi captivant et divertissant que possible. Mais l’aventure et l’émotion de l’histoire s’accompagnent d’un important message écologique. Il y a également les valeurs de tolérance et de respect, non seulement entre les cultures, mais aussi entre les espèces. Enfin, c’est aussi un message sur le fait qu’une personne peut avoir un impact extrêmement positif sur l’environnement qui l’entoure..
LFF A quel point vos recherches ont été essentielles pour obtenir une bonne animation de la jungle et des animaux que Michael rencontre ?
KIRK HENDRY. Nous avons fait beaucoup de recherches sur la flore et la faune de l’île, en utilisant Bornéo comme principale référence. Neil et moi sommes toujours très curieux de voir comment nous pouvons utiliser tout ce qui est à l’image. Le directeur artistique Michael Shorten a fait des recherches approfondies sur la flore de l’île pour qu’elle raconte les étapes de l’histoire et donne au public une idée de l’endroit où nous nous trouvons géographiquement lorsque nous passons d’un lieu à l’autre dans les scènes d’action les plus rapides. Les animaux sont également là pour représenter l’idée de famille, qui est à la base de l’ensemble du film.
LFF Le Royaume de Kensuké est une merveilleuse histoire d’amitié intergénérationnelle et interculturelle. C’est ce qui vous a attiré dans ce projet ?
K-H Avant tout, Neil et moi avons vu dans le roman de Michael Morpurgo (et dans l’adaptation de Frank) une merveilleuse occasion de raconter une histoire au cinéma. C’est aussi un mélange assez unique d’action, d’aventure et de développement de la psychologie des personnages. Nous avons été très attirés par la façon dont on peut raconter l’aventure de deux hommes coincés sur une île sans qu’il soit question de confrontation. Il s’agit plutôt d’un besoin de connexion, à un rythme très doux.
Propos recueillis par Duncan Roberts
